Le rapport 2018 du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a été présenté au public lundi 8 octobre 2018 en Corée du Sud et il n’est pas rassurant.

1,5 degrés de plus d’ici 2040

Si nous continuons à émettre autant de gaz à effet de serre, la température augmentera de 1,5 degrés d’ici 2040 et de 3 degrés d’ici 2100. Or, les états se sont engagés à ne pas dépasser 1,5 degrés avant l’année… 2100. Ces chiffres suffisent à mesurer l’ampleur de la situation actuelle et l’importance d’une prise de conscience collective, qu’elle nous concerne nous en tant que citoyen ou qu’elle concerne les entreprises ou les politiciens. Rappelons tout de même que cette augmentation de 1,5 degrés est déjà une source de catastrophe potentielle dans les années à venir : montée des eaux, dégradations des barrières de corail, acidification des eaux. Atteindre deux degrés de plus alourdirait considérablement les dégats (disparition du corail, sécheresse intense dans des pays pauvres, augmentation des cyclones tropicaux).

Le rôle du  (GIEC), créé en 1988, est d’analyser les nombreuses études scientifiques réalisées sur le changement climatique et d’identifier les résultats les plus significatifs. Il a été mandaté pour évaluer la faisabilité de cet objectif de limitation du réchauffement global en dessous de 1,5 °C et en estimer les impacts associés. Source : Météo France.

Déjà en 1979, Haroun Tazieff, ingénieur, volcanologue et écrivain célèbre, alertait le public sur le risque du réchauffement climatique et sur les effets de la pollution par les Gaz à Effet de Serre (GES) dans une émission de télévision « Les dossiers de l’écran » sur Antenne 2. A l’époque, on lui reprochait de raconter du « baratin » (dixit le commandant Cousteau) et de « paniquer la population » selon le présentateur de l’émission. Et pourtant, on se rend compte aujourd’hui à quel point il était déjà dans le vrai. Voici un extrait vidéo provenant de l’INA :

La fausse solution : la séquestration du carbone

Les Etats-Unis ont déjà initié le pas et la France veut suivre la même voix : la séquestration du carbone dans les terres. Quoi de plus inutile que de mettre sous le tapis la pollution générée par le système actuel ? Au lieu de réfléchir à des solutions de changement de modèle de production, de transformation de notre agriculture, les gouvernements veulent opter pour la solution la plus simple mais la pire : capturer le CO2 dans les terres agricoles.

Les lobbys de l’agriculture risquent de se servir de cette solution pour vendre des comportements écologiques alors qu’ils ne changeront pas leurs manière de produire (pesticides, etc.) et agiront toujours contre la biodiversité. Les sols risquent de devenir une valeur marchande ce qui créera forcément des conflits. Enfin, cette solution n’est pas viable : les sols ne peuvent pas stocker éternellement du CO2 et seront à un moment ou à un autre saturés, ils relâcheront ainsi ce dernier dans l’atmosphère, et on en reviendra au même point.

La vraie alternative : le changement de nos modèles de production

Il n y a donc pas d’autres possibilités : nous devons transformer en profondeur nos modèles de production et réduire la pollution. Pour cela, plusieurs leviers doivent être enclenchés :

  • La transformation de nos modèles agricoles et alimentaires,
  • La transformation de l’élevage industriel
  • Le développement de l’agroécologie paysanne
  • L’amélioration de la qualité de notre alimentation
  • La promotion et la mise en place des circuits courts et locaux
  • la réduction  de la demande en énergie des bâtiments, de l’industrie et des transports
  • La poursuite du développement des énergies renouvelables (les émissions de gaz à effet de serre (GES) doivent baisser de 45% d’ici à 2030 selon le rapport)

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