Pourquoi et comment changer nos habitudes pour nous libérer de notre addiction au smartphone, réduire notre dépendance et ainsi améliorer notre santé ? Découvrez les 6 bons réflexes à adopter !

Le smartphone, c’est pratique ! Bien plus qu’un simple outil pour passer des appels, il est devenu un assistant à tout faire : filmer un concert, prendre des photos, regarder des vidéos, jouer, flâner sur les réseaux sociaux et les sites d’information, éclairer un chemin, calculer des distances, acheter son objet préféré ou son billet de train, payer sans contact, etc.

Mais à mesure que nous avons intensifié son utilisation, nous en sommes devenus accros et dépendants. Un étudiant sur cinq (20%) passerait plus de six heures par jour sur son smartphone et près de sept étudiants sur dix le consulteraient moins de dix minutes après le réveil, selon un sondage OpinionWay, cité par 20minutes.fr.

« Si je caricature, ce que nous vendons, c’est de l’addiction. Il y a des similitudes avec la drogue. Nous donnons des produits pour répondre aux besoins de l’utilisateur. Et si nous faisons du bon boulot, l’utilisateur revient… évidemment. On crée des boucles, rapides et faciles à apprendre, comme le «pull to refresh». Le but est que l’utilisateur ait une petite satisfaction immédiate avec du nouveau contenu qui s’affiche, par exemple. »

Gilles Demarty, UX Architect, Agence .ratio à Lausanne, cité par letemps.ch

Il est désormais temps de changer nos habitudes et notre rapport à cet objet à la fois révolutionnaire mais dangereux pour notre santé quand il est utilisé à trop forte dose. Il n’est ici pas question de s’en passer totalement mais de ralentir, modérer, réduire son utilisation, bref : ne plus en être dépendant.

6 bons réflexes à adopter

1. Accepter de ne rien faire

Nous vivons dans le culte de la vitesse et de la performance. Il est devenu inconcevable de s’ennuyer une seule minute car nous avons toujours plein de choses à faire. Avoir un creux dans son emploi du temps n’est pas gage de réussite. Avoir une semaine de congés sans rien de prévu est inimaginable. Quelqu’un qui ne fait rien dans un lieu public est regardé avec curiosité voire méfiance. Le smartphone illustre parfaitement ce sentiment de vouloir toujours s’occuper : à chaque temps mort, c’est une excuse pour l’exhiber, chez soi, dans le train, dans la rue, pour « s’occuper ».

Or, nous devons accepter de ne rien faire. C’est un comportement tout à fait naturel chez l’être humain, cela lui permet de se reposer, de faire son introspection, de détendre son cerveau, de remettre ses idées en place. Pour y aller progressivement, commencez par lire un livre, puis remplacez cela par une activité artistique (musique, dessin). Pensez également à la méditation, la relaxation, activités qui vous feront le plus grand bien. Dans le train, observez les paysages, réfléchissez à vous, prenez soin de votre esprit. Dans la rue, regardez, observez, écoutez. 

Christelle témoigne sur son blog : « Nous sommes dans l’hyper occupation avec une peur viscérale de l’inoccupation. Dorénavant je vois l’inoccupation tant diabolisée par notre société comme une source de bonheur et de bien-être. »

2. Produire plutôt que consommer

Combien de fois avons-nous déjà entendu cette plainte de ne jamais avoir le temps ? Pourtant nous avons quotidiennement le temps de flâner sur notre smartphone et de passer des heures passivement dans notre canapé ou dans notre lit, en consommant des contenus. 

Notre part de production baisse avec l’augmentation des produits de consommation addictifs. Mais ils ne nous comblent pas et ont même tendance à augmenter un stress chronique ou un sentiment de mal-être. Nous devons donc remplacer notre utilisation intensive de smartphone par du repos (voir réflexe numéro 1) ou par d’autres activités constructives, même avec son smartphone.

Il est important de recommencer à produire : écrire un article, un livre, faire un blog, apprendre un instrument de musique, faire à manger, jardiner, apprendre, se former : quelque soit notre profil, il y a toujours un moyen pour retrouver cet esprit productif que l’Homme a toujours développé. Et en plus, c »est bon pour notre santé ! 

3. Ne pas dormir avec son smartphone

Ce n’est une surprise pour personne : notre sommeil est perturbé par notre utilisation intensive de smartphone. Nous dormons de moins en moins, en particulier les jeunes. Visionnage intensif de vidéos avant de dormir, vérification des réseaux sociaux au réveil : notre premier réflexe est de regarder notre appareil, avant tout autre chose. Et cela souvent dans la pénombre la plus totale. Or, notre organisme n’est pas fait pour recevoir ces projections de lumière bleue lorsqu’il est au repos. En plus, cela provoque également des problèmes pour les yeux : sécheresse oculaire, trouble de la vision.  

Il est temps de bannir de nos chambres tout object connecté et de considérer cette pièce comme un lieu de repos, comme une antre sacrée. Et privilégier par exemple la lecture d’un bouquin si l’on veut vraiment s’occuper avant de dormir. Dans tous les cas, nous devons donner à nos yeux et à notre corps des moments de repos, afin de retrouver un sommeil réparateur.

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4. Désactiver les notifications

Nouveau message, email du boulot, alerte calendrier, nouvelle mise à jour : nous sommes devenus l’esclave de notre smartphone. Il décide quand une info doit nous être communiquée provoquant ainsi une action immédiate de notre part. Observez : il est assez impressionnant de constater les gens interrompre ce qu’ils étaient en train de faire pour satisfaire la demande de leur appareil connecté.

Nous sommes également devenus dépendants des likes, des partages : nous attendons avec impatience que quelqu’un aime une photo qu’on a postée, partage une info qu’on a publiée. On a besoin de notre « dose » afin de satisfaire son égo. Mais cette addiction est malheureusement néfaste pour notre santé

« Vous jouez en rafraîchissant l’écran, vous ne savez pas ce que vous allez trouver et espérez que quelque chose va se passer, et vous obtenez parfois une récompense numérique. Le but est de garder une interaction la plus intense possible avec l’internaute. »

Nicolas Nova, sociologue des usages à la HEAD de Genève, cité par letemps.ch

Afin de réduire son stress et sa dépendance, il suffit de désactiver toutes les notifications de son téléphone et reprendre le contrôle de celui-ci : nous-seuls devons décider quand est-ce que l’on doit consulter une application. Essayez de vous limiter à une plage horaire pour consulter vos emails. Chattez sur les réseaux sociaux seulement quand c’est votre but premier. Accédez à vos sites préférés seulement quand vous le souhaitez et non pas quand une notification arrive. Cela vous permettra de faire une chose à la fois, de finir ce que vous êtes en train de faire, vous évitera notamment le surmenage et le multi-tâche, activités peu adaptées à l’être humain.

5. Profiter d’un spectacle sans smartphone

Le spectacle n’est pas seulement sur scène : il l’est aussi dans les gradins. Des centaines de smartphones s’élèvent chaque jour dans le ciel pour immortaliser l’instant présent lors d’un concert, d’un match de sport. Est-ce vraiment malsain ? Non, il est normal de vouloir avoir des souvenirs ce que l’on fait.

Mais une nouvelle fois, nous allons trop loin. Avec l’amélioration technique de nos smartphones, nous pouvons désormais faire autant de photos ou de vidéos que l’on souhaite. De plus en plus de personnes – en particulier les jeunes – passent leur temps à filmer ou photographier un spectacle à travers leur téléphone. Nous ne vivons plus vraiment l’instant présent. Le plus important est désormais d’avoir le meilleur angle, le meilleur son, et de montrer à tout le monde ce que l’on a fait, où on était, et à quel point c’était top. D’autres en profitent aussi pour chatter en plein concert, en se déconnectant complétement du show en cours.

L’objectif est de réussir à vivre un événement sans avoir la nécessité de l’immortaliser ou de sortir son smartphone. Le but est simplement de le vivre à fond avec ses amis ou sa famille, ou même seul. Les souvenirs, on en photographie aussi beaucoup avec sa tête. Si cela vous parait trop radical, il existe un niveau intermédiaire : prenez simplement 2-3 photos puis ranger définitivement votre téléphone. Vous aurez des souvenirs et profiterez pleinement de l’instant.

6. Rebâtir de vrais liens sociaux

Il n y a pas de scène plus classique que les repas de famille avec la jeune génération (et même la moins jeune) les yeux rivés sur le téléphone. Il n’est pas rare non plus de croiser de jeunes couples à un restaurant, chacun en train de regarder son propre smartphone. L’usage intensif de ces objects connectés a dégradé les relations sociales élémentaires.

Du fait qu’il s’agit d’un objet à soi, individuel, on ne partage pas ce que l’on fait avec son voisin. Les jeux collectifs, par l’intermédiaire d’un grand écran ou sans écran, se font plus rares puisque chacun joue dans son coin. Le visionnage collectif d’un film est également de moins en moins fréquent : chacun regarde ce qui l’intéresse sur son téléphone. 

Enfin, nous privilégions trop souvent le « tchat » par l’intermédiaire des réseaux sociaux. Or, nous avons besoins de relations véritables, en face à face pour développer notre empathie et notre bien-être. 

Nous devons donc recentrer nos priorités et améliorer nos interactions avec nos proches. Le but est de tisser ou de retisser de vrais liens sociaux avec notre entourage et d’en profiter pour partager, rire et refaire le monde. Les téléphones sont à bannir des tables de restaurants ou des repas de famille. Il est temps de privilégier à nouveau les jeux collectifs et ludiques, qu’ils soient multimédias ou non.

A lire (en anglais) : Comment des anciens employés de Facebook, Google, etc. se détournent de leur ex-employeur et se déconnectent de toutes ces technologies addictives

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